| | La Quinzaine des Réalisateurs 2007. | |
| | Auteur | Message |
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powerduo Chevalier Teutonique Ta Mère
Nombre de messages : 9242 Date d'inscription : 02/11/2006
| Sujet: La Quinzaine des Réalisateurs 2007. Ven 18 Mai - 9:11 | |
| Pour son film d'ouverture, mercredi 16 mai, la Quinzaine des réalisateurs a choisi de rendre hommage à un jeune homme qui se suicida en 1980. Leader du groupe rock anglais Joy Division, Ian Curtis était âgé de 23 ans lorsqu'il se pendit dans sa ville de Manchester, à la veille d'une tournée aux Etats-Unis qui s'annonçait triomphale.
Dans son film Control, le Néerlandais Anton Corbijn fait allusion à l'une des chansons autobiographiques de ce jeune garçon qui ne supporta pas de perdre le contrôle de sa vie. Le charme ténébreux de ce premier film tourné en noir et blanc tient en grande partie à la manière dont l'acteur anglais Sam Riley s'est adjugé le personnage, au point de nous faire oublier que nous assistons à une biographie reconstituée. Mais aussi au sentiment qu'il dégage de nous faire assister à un drame romantique : il n'est pas nécessaire d'être un happy few pour être touché par ce gamin, mi-cadre mi-sorcier du micro, de partager ses émotions. Control est à l'opposé des célébrations trash d'idoles disjonctées.
Car Ian Curtis ne se livra jamais aux provocations de certains chanteurs ébouriffés. Il ne cultiva pas le pittoresque vestimentaire, ne tenta pas de violenter les tympans par excès de larsen. Ses transes apparaissaient comme vibrations métaphysiques plutôt que comme des effets de mise en scène.
Le nom de son groupe, Joy Division (allusion aux bordels allemands pendant la guerre de 1939-1945), le sigle de son blouson (" haine "), son goût pour le pet farceur, sont des symptômes de révolte adolescente.
Sexe, drogue ? Là encore, Curtis n'est pas dans la norme. Il travaille à la Bourse du travail comme un bon citoyen rangé. Il tombe amoureux de la copine de son meilleur ami. Entre eux, c'est à la vie à la mort. Il l'épouse, veut un bébé. Voilà le surprenant profil de ce pionnier de la cold wave.
ALCOOL ET EAU FRAÎCHE
Mais il est atteint d'un mal épileptique qui nécessite de se coucher tôt et de ne pas boire d'alcool. Or les rockers sont des gens de la nuit qui ne carburent pas à l'eau fraîche. Ian Curtis fait le grand écart entre vie de famille et effets indésirables de médicaments.
D'où une perte de contrôle, un hiatus entre concerts et crises de larmes dans le lit conjugal, quotidien popote (couches, biberons, petite femme chérie) et vertige du type mal dans sa peau, qui se mure dans le silence. Curtis est en effet un garçon scrupuleux. Lorsqu'un coup de foudre pousse cet adepte de La Mélodie du bonheur dans les bras d'une journaliste belge sexy, c'est la culpabilité qui le ronge, autant que le désir. Entre le devoir et l'adultère, il vacille, trébuche, promet le retour au foyer. Blues de la malédiction, première tentative de suicide, attraits de la création, soif viscérale de chanter ses tourments, écroulements sur scène. L'artiste se brise en morceaux, s'agrippe, abdique.
Star de la photographie pour ses portraits d'idoles du rock, Anton Corbijn signe la très belle représentation d'un homme épuisé d'être déchiré entre raison et euphories.
Jean-Luc Douin
Control
d'Anton Corbijn
Film anglais.
Avec Sam Riley, Samantha Morton, Craig Parkinson, Alexandra Maria Lara. (1 h 59.) | |
| | | Loner Roland Flure
Nombre de messages : 29507 Localisation : Au fond à gauche! Date d'inscription : 12/08/2006
| Sujet: Re: La Quinzaine des Réalisateurs 2007. Ven 18 Mai - 9:19 | |
| Je suis quand même sceptique. | |
| | | Titam Amante non religieuse
Nombre de messages : 25989 Localisation : Québec Date d'inscription : 13/08/2006
| Sujet: Re: La Quinzaine des Réalisateurs 2007. Ven 18 Mai - 9:32 | |
| Tiens, il parait qu'Elijah Wood est pressenti pour interpréter Iggy Pop dans un biopic. Lesbrasmentombent. | |
| | | Loner Roland Flure
Nombre de messages : 29507 Localisation : Au fond à gauche! Date d'inscription : 12/08/2006
| Sujet: Re: La Quinzaine des Réalisateurs 2007. Ven 18 Mai - 10:28 | |
| - Titam a écrit:
- Tiens, il parait qu'Elijah Wood est pressenti pour interpréter Iggy Pop dans un biopic. Lesbrasmentombent.
Font chier avec leur bio en carton au cinoche! | |
| | | Dan Mad Professor
Nombre de messages : 6952 Date d'inscription : 01/11/2006
| Sujet: Re: La Quinzaine des Réalisateurs 2007. Ven 18 Mai - 13:30 | |
| - Loner (est sauf!) a écrit:
- Je suis quand même sceptique.
Les biopics m'emmerdent velu en général mais ça, ça me branche carrément. Le blême avec le Festival de connes, c’est qu’ils nous allèchent alors que les films, la plus part du temps, sortent 8 mois après. | |
| | | Mouammar Khadafi Ballsbreaker
Nombre de messages : 3002 Date d'inscription : 27/02/2007
| Sujet: Re: La Quinzaine des Réalisateurs 2007. Ven 18 Mai - 15:22 | |
| Joe Black bientôt en brian wilson ? | |
| | | raoulle
Nombre de messages : 620 Date d'inscription : 15/08/2006
| Sujet: Re: La Quinzaine des Réalisateurs 2007. Ven 18 Mai - 19:43 | |
| en tous les cas la bafouille de Douin est tres mauvaise | |
| | | powerduo Chevalier Teutonique Ta Mère
Nombre de messages : 9242 Date d'inscription : 02/11/2006
| Sujet: Re: La Quinzaine des Réalisateurs 2007. Lun 21 Mai - 17:23 | |
| Premier film et coup de maître pour Mia Hansen-Love Les rapports familiaux sont peints avec une rare virtuosité
Quinzaine des réalisateurs : Les cieux sont avec elle. Repérée par Olivier Assayas, qui la fait tourner dans Fin août-début septembre (1999) puis dans Les Destinées sentimentales (2000), Mia Hansen-Love s'est inscrite dans un cours d'art dramatique, puis est devenue critique aux Cahiers du cinéma. Elle réalise plusieurs courts métrages.
L'un est repéré par le producteur Humbert Balsan, qui décide de financer son premier film. Après le suicide de ce dernier, en février 2005, son projet est repris par David Thion et Philippe Martin, des Films Pelléas, et bénéficie de l'appui d'Elisabeth Depardieu (aide au premier film dans le cadre d'Emergence) et de la Fondation Gan. A l'âge de 26 ans, la voilà sur la Croisette.
Rien de volé dans cette cascade d'appuis providentiels : Tout est pardonné fait preuve d'une étonnante maîtrise. Inspiré d'une histoire vraie, le film évoque à la fois la sourde détresse d'un homme, le désespoir d'une femme qui finit par le quitter, la complicité poignante avec une gamine trop longtemps absente de son horizon.
Ce maelström d'impuissances et d'incompréhensions est peint avec délicatesse, au fil d'un récit fluide. Il y a quelque chose de lumineux dans le style de Mia Hansen-Love, qui mêle avec une fascinante alchimie le romanesque et l'intériorité.
LE MYSTÈRE BRESSONIEN
Interprété par Paul Blain (le fils de Gérard Blain), âme sombre et regard de candeur, Victor est amoureux de sa femme, fou de sa fille, et dépendant de la drogue. Son couple vole en éclats, sa vie lui échappe. Séparé des siens à cause de ses dérives, et à la suite de la mort par overdose d'une maîtresse, il retrouvera sa fille onze ans plus tard : poignante rencontre. Avant un final d'une grande dignité, dans un cimetière.
Tout est pardonné dépeint les rapports familiaux avec une rare virtuosité. La caméra est caressante, attentive aux rythmes des personnes, aux silences et aux échos sonores. Le film épouse la vivacité d'une enfant, guette la sollicitude de son père, tout en suggérant la solitude de cet homme incapable de sortir de sa nuit. Il fait effleurer la tristesse de ces adultes impuissants à s'entraider en dépit de l'amour qui les unit, le mystère bressonien qui les mine.
Ainsi soient-ils, nous souffle la cinéaste ; ainsi soient l'homme blessé, tel qu'il fut dans son innocente fragilité, et la jeune Paméla, prête à tourner la page et riche de l'héritage spirituel que son père lui a laissé.
Sautant de Vienne à Paris, mais orchestrant surtout des ellipses, le film est une réflexion sur le temps qui passe, la mémoire, le pardon. Victor révèle à Paméla ce qu'elle ne savait pas, le passé de ses parents : séquence d'émotion contenue, qui résume la démarche d'une auteure bouleversée par la bienveillance d'un visage, attentive à ce que disent ou ne disent pas les paroles " cousues dans un silence douloureux ".
Jean-Luc Douin
Tout est pardonné
de Mia Hansen-Love
Film français.
Avec Paul Blain, Marie-Christine Friedrich, Constance Rousseau. (1 h 45.)
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| | | Dan Mad Professor
Nombre de messages : 6952 Date d'inscription : 01/11/2006
| | | | powerduo Chevalier Teutonique Ta Mère
Nombre de messages : 9242 Date d'inscription : 02/11/2006
| Sujet: Re: La Quinzaine des Réalisateurs 2007. Lun 21 Mai - 23:30 | |
| Gérard Blain... | |
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| Sujet: Re: La Quinzaine des Réalisateurs 2007. | |
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| | | | La Quinzaine des Réalisateurs 2007. | |
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